Réforme des rythmes scolaires : réunion du 19 mars 2013 (par Muriel et Davy)

Cela ne vous aura pas échappé : la sphère éducative bouillonne actuellement autour d'une réforme liée aux rythmes de l'enfant à l'école.

Le ministère a choisi de laisser une certaine latitude aux communes et aux conseils d'école. La mairie a donc organisé une réunion de concertation le 19 mars dernier.

Muriel et Davy étaient présents pour nous rapporter les échanges qui s'y sont tenus (attention, c'est un pavé...)

Voici les points principaux :

1) Le ministre a laissé aux communes le choix de reporter cette réforme à 2014. A Noisiel, la mairie a considéré que repousser l'échéance n'apporterait rien de plus, qu'on ne serait pas plus prêt avec un an de plus, et donc qu'il fallait la faire dès septembre.

2) La réforme restaurera la demi journée qui avait été supprimée par le gouvernement précédent. La mairie a posé comme hypothèse de base que cette neuvième demi journée devait être positionnée sur le mercredi matin, et ce, pour deux raisons :

- Champs-sur-Marne a fait un sondage qui a montré sans équivoque que les parents n'étaient pas favorables au samedi matin ;
- Il y a, selon la mairie, beaucoup de parents divorcés pour qui le samedi poserait problème, notamment vis-à-vis de l'éloignement (ce qui reviendrait à enlever une demi journée dans le week-end au parent ayant la garde de l'enfant.)

3) La majorité des professeurs présents ont regretté qu'il ne soit pas possible de remettre en cause le choix du mercredi/samedi.

- ils ont poussé pour faire un sondage. La mairie a donc fait un sondage, qui a circulé dans les cahiers.

- quelqu'un a ajouté que la seule question du mercredi ou du samedi ne suffisait pas, et qu'il fallait au moins prendre en compte la question de la cantine, qui pouvait influencer le choix (d'où l'ajout de la petite phrase en-dessous du sondage...)

4) le projet de loi demande aux collectivités locales d'assurer une animation péri-scolaire.Dans l'emploi du temps retenu par la mairie, cette animation aurait lieu entre 15h45 et 16h30, mais le décret n'impose rien. En conséquence, les parents pourront venir chercher leurs enfants dès 15h45

5) Il a été décidé d'allonger la durée des matinées, qui passeraient à 3h30 en élémentaire (8h30-12h), avec une pause méridienne décalée de 12h à 14h.

6) Concernant les "activités pédagogiques complémentaires" qui viennent s'ajouter aux 24 heures de cours :

-  le projet ressemblera aux activités jusque là proposées le soir après les cours dans le cadre du Plan Educatif Local (PEL) ;
- le ministre a décidé que les normes d'encadrement des accueils de loisirs, actuellement d'un adulte encadrant pour dix enfants de moins de six ans et un pour quatorze enfants de six ans et plus, seront portées respectivement à un pour quatorze et un pour dix-huit enfants ;

- la question du coût de cette organisation n'est pas un problème pour l'instant (répété plusieurs fois par la mairie), c'est surtout le bien-être des enfants qui compte ;

- la mairie a été sensible à l'argument qu'on ne fait rien de bien en 45 minutes et qu'il vaut mieux faire de plus grandes plages (notamment car plus facile pour recruter des personnes compétentes) ;

- il est difficile de travailler avec les associations pour un "grand PEL" dans le sens où les responsables de ces associations sont des bénévoles (ils ont un travail et ne peuvent pas être disponibles sur ces horaires) ;

- par ailleurs, l'école multisport, si on part sur l'école le mercredi matin, ne peut qu'être transférée au samedi matin (car les collèges/lycées ont tout pris d'assaut le mercredi après-midi).

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Le ressenti partagé de nos envoyés spéciaux est avant tout une certaine frustration face aux difficultés d'exprimer des points de vue qui n’étaient pas en accord avec le "groupe mairie" et le "groupe des enseignants". L'idée proposée par Davy de réunir des représentants d'associations, d'animateurs et d'intervenants susceptibles d’être engagés dans cette réforme a notamment été vigoureusement rejetée (trop compliqué, peu productif).

Un autre regret réside dans le fait qu'il n'y ait pas vraiment de eu diagnostique sur les points suivants :

 - Combien d'enfants vont au centre de loisirs le mercredi ?

 - Le cas des parents séparés a été évoqué pour la préférence du mercredi matin (voir ci-dessus) : combien d'enfants y a-t-il dans ce cas ? A-t-on demandé l'avis aux parents qui n'ont les enfants que les week-end ?

 - Combien de parents peuvent réellement venir chercher leur enfants à 15h45 ?

Des questions se posent aussi sur les activités de la pause méridienne :

- ce temps restera un temps collectif fatigant pour les enfants au vu de ce qui est proposé ;

- quelles conséquences de l'augmentation du nombre d'enfants par animateur (voir ci-dessus) ;

- d'où viendront ces animateurs ? La mairie souhaite s'appuyer sur la répartition de ceux qui travaillent en centre de loisir le mercredi matin, complétés par de nouveaux embauchés. Dans tous les cas, il semble difficile d'avoir des intervenants extérieurs sur le créneaux du début d’après-midi ;

- quelle formation pour ces animateurs ?

- les activités proposées seront-elles suffisantes ?

- dans quels locaux auront lieu ces activités ? Dans les locaux de l’école ? 

Voilà, ce compte-rendu est terminé. Néanmoins, puisque j'ai la plume (ou plutôt le clavier), je me permets une remarque personnelle, qui n'engage que moi. 

De nombreux chronobiologistes affirment que la période s'étalant entre 12h et 15h n'est pas propice à la concentration (essayez de vous rappeler votre état en réunion sur ce créneau). De nombreux enseignants assurent - en se basant sur leur expérience passée - que le samedi matin permettait aux enfants d'être couchés plus tôt le vendredi soir, ce qui leur assurait un week-end globalement moins fatigant. En outre, les enseignants ajoutent que le samedi matin était un temps d'apprentissage efficace, qui présentait l'énorme avantage de faciliter la rencontre avec les parents.

Ces questions ne semblent pas avoir été abordées et elles me semblent pourtant fondamentales puisqu'on parle des rythmes de l'enfant... Je suis un peu déçu.